17 nov. 2009

Your quiet heartbeat shine like millions.



"Je n'arrive pas à aimer les hommes.
Oh ! J'arrive à les séduire, à les circonvenir, à me jeter contre eux, à les caresser, à leur offrir le plus profond de mon corps, mais je ne les aime pas. Je ne leur donne jamais accès à une once de mon intimité. Par intimité, j'entends tout ce qui est moi, secret, verrouillé, interdit. [...]
Les hommes.. Je les prends quand l'envie de me fondre dans un autre corps, dans d'autres mots, dans d'autres projets, est trop forte, quand le besoin de deux bras autour de moi est impérieux, qu'il gèle dans mes rêves et entrailles. Je m'élance vers eux, m'accroche à leur bras, leur promets mille félicités, mille bonheurs domestiques ou exotiques.. pour m'éloigner sans me retourner dès que je suis rassasiée.
Je leur donne tout pour tout reprendre aussitôt. Je m'ouvre les veines pour les convaincre de ma sincérité et n'attends même pas d'avoir cicatrisé pour les rejeter. Je répète à satiété que je n'ai pas besoin d'eux pour vivre et que je suis très bien comme ça. Seule. Sans homme. Ce n'est pas vrai : l'homme est un ennemi dont je ne peux me passer.
Longtemps, j'ai vécu comme ça : verrouillée, intriguée par ce large fleuve d'amour qui semblait inonder le société mais ne m'irriguait pas, moi. [...]
Je regardais tout cela, curieuse, mais froide. Je taisais cette infirmité, me traitais de monstre, me forçais à éprouver quelque chose qui ressemblât à du sentiment, à une émotion, m'obligeais à exhumer un souvenir douloureux pour rejoindre le club des pleureurs et des pleureuses, des amoureux et des amoureuses, et quand il m'arrivait de faire tomber une larme bien salée, bien ronde, bien pleine, quand, enfin, j'avais trouvé matière à m'émouvoir, à sangloter et que je lâchais des larmes qui m'étouffaient, je n'en revenais pas : je pleurais sur moi."

J'étais là avant - Katherine Pancol

Aucun commentaire: