'cause there's beauty in the breakdown

En voilà, un travail méticuleux. Panser les plaies n'est pas le seul chemin à suivre jusqu'au pardon, grand Dieu non ce n'est pas le seul. Pour apercevoir l'horizon; pour caresser la magnificence du petit matin; pour franchir le seuil vertigineux du poids lourd au poids plume; il faut partir. Il faut gratter ces cristaux de sel incrustés sous les paupières; vestiges des naufrages passés. Se débarrasser de l'âpreté du passé; laisser l'esprit se remplir de cette lumière diaphane qui tourbillonne en apesanteur à l'aube des journées tièdes; se laisser couler le long des sentiers qui, contrairement au coeur, ne sont pas battus. Escalader pudiquement cette montagne de honte, de haine, au sommet de laquelle cette fragile douleur est finalement bercée par une brise cristalline; celle par laquelle on voudrait être bercé toute une vie; celle dont on ne soupçonnait pas une telle ampleur, une telle profondeur. Et c'est à cet instant, ce moment où nos pieds flirtent avec la rosée du matin au sommet de ce pic si tranchant, que la douce lumière de l'horizon orangé fait frémir les sens, tressaillir la peau pour finalement venir se lover sur la rétine irisée et saturée de reflets d'un passé désincarné. Les cheveux ballottés par un doux courant d'air, voilà que se profile l'iris oubliée; la pupille se dilate, le coeur bat et, telle une lente expiration, arrive timidement un nouveau jour. Il est temps de redescendre; mais de l'autre côté.



Belle mais acérée, quelle jolie petite brise. Qu'est celle du Pardon.